État des lieux du littoral

Le littoral est soumis à deux aléas principaux, l’érosion des dunes et les submersions marines.

Les dunes

Au-delà d’être un écosystème riche en biodiversité et fragile, nos dunes jouent un rôle de rempart naturel contre les assauts de l’océan. Ces dunes évoluent naturellement selon les saisons et les années :

  • L’hiver, avec les tempêtes et les fortes houles, le sable tend à descendre en bas de plage.
  • L’été, le sable remonte vers le haut de plage.

À cela s’ajoutent, à plus long terme : l’érosion, la stabilisation, l’accumulation de sable.
Ces phénomènes dépendent de nombreux facteurs comme le climat, les courants, les actions humaines telles que les flux touristiques.

Le massif dunaire borde le Marais Breton dont l’altitude moyenne est inférieure au niveau des plus hautes mers. La plage et le cordon dunaire de première ligne contribuent ainsi à protéger les zones basses rétrolittorales des intrusions marines et à amortir l’impact érosif des forçages météo-marins.

Lors d’une marée de tempête, la concomitance entre un niveau marin élevé et une forte agitation du plan d’eau expose les systèmes plage-dune aux aléas d’érosion côtière (affaissement du haut de plage, recul du trait de côte et du front dunaire) et de submersion (surverse d’un cordon topographiquement bas, rupture d’un cordon).

L’érosion côtière peut saper un cordon dunaire (création d’une encoche d’érosion) jusqu’au point de favoriser la rupture de celui-ci par l’ouverture d’une brèche provoquant une submersion des zones basses. En ce sens, les aléas d’érosion côtière et de submersion marine sont interdépendants.

Lorsque des enjeux ont été implantés dans des secteurs à risque (implantation en zone basse et/ou à proximité du trait de côte), les systèmes plage-dune jouent un rôle de protection. Ils sont alors perçus comme une composante des systèmes de défense contre la mer et sont l’objet d’une surveillance accrue.

Quel est l’état de nos dunes ?

Le littoral du territoire connaît une phase d’accumulation quasi-généralisée faisant suite à la tempête Xynthia de 2010 puis à la succession de tempêtes de l’hiver 2013-2014. Le contact entre la plage et la dune présente un faciès d’accrétion caractérisé par la présence d’une avant-dune bien établie jouant un rôle d’amortissement des houles.

Les mesures réalisées dès 2009 dans le cadre de l’observatoire confirment la tendance globale à la stabilisation et l’accrétion des dunes (qui avancent vers l’océan).

En revanche les analyses réalisées lors des évènements tempétueux démontrent la sensibilité de ces espaces aux fortes tempêtes qui peuvent rapidement reculer face à ces évènements. La gestion douce retenue accompagne les dunes suite aux tempêtes en permettant leur reconstitution rapide.

Commentaire carte : l’évolution sur le long terme n’est pas constante au cours du temps, elle dépend des diverses oscillations climatiques du siècle et des années plus ou moins tempétueuses. L’observation sur le plus long terme depuis une centaine d’années fait cependant ressortir trois principaux points de faiblesse qui sont la plage de Fromentine, le secteur de la Bergère et le Pont d’Yeu. Ces observations montrent cependant le caractère dynamique des dunes pouvant pendant de nombreuses années reculer puis se stabiliser voire avancer. Il est ainsi nécessaire de bien appréhender ces mouvements afin d’accompagner au mieux l’évolution de ces milieux et proposer les modes de gestion les plus pertinents.

Les digues

Le système d’endiguement long de 7 km de digues situées sur la commune de La Barre-de-Monts protège le territoire des risques de submersion marine. Ces digues en terre, entretenue par fauche/broyage ou écopâturage constituent des ouvrages de premier rang (en contact direct avec l’océan) complétées par des digues de retrait afin de disposer d’une zone de tampon lors d’un évènement exceptionnel (casiers).

Les phénomènes d’inondation d’origine maritime pouvant affecter la zone protégée sont :

  • La surverse : le niveau de la mer dépasse la côte des ouvrages de protection entraînant une surverse
  • Les franchissements : sous l’action des houles, des débits peuvent entrer dans la zone protégée par franchissement au-dessus de la protection
  • La rupture d’un ouvrage entrainant la formation d’une brèche
  • Des défaillances au niveau des ouvrages annexes (réseau traversant les digues, brise-lame) permettant des entrées d’eau

Les digues de La Barre-de-Monts, renforcées et rehaussées dans le cadre du premier Programme d’Actions et de Préventions des Inondations (PAPI) de la Baie de Bourgneuf, participent à la protection des populations situées dans la zone protégée. La stratégie de protection de ces ouvrages est basée sur le fonctionnement en casiers hydrauliques.

Les casiers hydrauliques correspondent à des espaces délimités par des obstacles permettant de stopper l’avancée de la submersion en cas de défaillance d’un premier rideau de protection. Ainsi en cas d’échec d’un premier ouvrage de protection, les casiers se remplissent de manière successive jusqu’à saturation du marais dans son ensemble. Leur gestion est donc stratégique dans la gestion du risque de submersion marine.

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